L’ALLAITEMENT AU SEIN :
1- L’enfant ouvre grand sa bouche pour prendre le sein de sa mère, ses lèvres réalisent un joint étanche autour de l’aréole mammaire. Ce joint étanche va favoriser l’écoulement du lait. Les muscles masticateurs du bébé permettent de faire progresser le lait vers le téton. Ces stimulis favorisent la croissance de la mandibule.
2- La langue réalise un mouvement péristaltique qui comprime le téton le long du palais, la langue prend la forme d’une gouttière pour pouvoir accueillir le lait. C’est le sein de la mère qui s’adapte à la forme de la cavité buccale du bébé.
L’enfant pendant ces 2 étapes respire normalement par le nez avant la déglutition.
3- Après plusieurs cycle d’extraction, suffisamment de lait est accumulé et la déglutition va s’enclencher, la respiration s’arrête pendant ce temps.
La tétée déclenche une stimulation sensorimotrice gauche/droite, cette alternance favorise un développement symétrique du visage.

L’ALLAITEMENT AU BIBERON :
1- L’enfant ne peut pas ouvrir sa bouche de façon aussi grande, car les tétines sont plus coniques que l’aréole mammaire. Les lèvres forment également un joint étanche autour de la tétine mais la propulsion mandibulaire sera réduite.
Les muscles masticateurs travaillent beaucoup moins, le fond de la cavité buccale n’est donc pas fermé.
2- La pointe de la langue comprime la tétine contre le palais avec un mouvement en piston pour faire sortir le lait.
Ce mouvement s’appuyant sur le palais va réduire les fosses nasales. Les mouvements répétitifs (au même endroit et dans le même axe), et la faible sollicitation des muscles masticateurs empêchent la fermeture postérieure de la cavité buccale. Ces deux manifestations conduisent l’enfant à des apnées avant même la déglutition. C’est la bouche du bébé qui s’adapte à la tétine.
3- L’enfant est obligé, pour lui permettre de respirer et éviter l’écoulement permanent du lait dû à la non fermeture étanche de sa bouche, de solliciter les muscles de ses joues plutôt que ses muscles masticateurs. Cette action peut ainsi favoriser des troubles de la croissance cranio-faciale.
De même, la non fermeture de la cavité buccale fera également absorber plus d’air au bébé et ce mélange air et lait pourra être la cause de coliques et d’otites.

A RETENIR
- L’allaitement maternel demeure la solution la plus adaptée pour favoriser la croissance de l’enfant.
- L’allaitement au biberon engendre des perturbations fonctionnelles sur l’aspect mécanique à l’origine de dysmorphoses dentomaxillaires dont les traitements préconisés sont souvent de l’ordre de l’orthodontie.
- Le chirurgien dentiste peut alerter ses patientes durant leur grossesse des risques potentiels de l’allaitement artificiel et conseiller l’allaitement maternel pour une meilleure santé bucco dentaire de leur enfant.